Question Le brossage quotidien des dents chez les patients hospitalisés est-il associé à la prévention de la pneumonie nosocomiale et à l’amélioration des résultats objectifs ?
Premier auteur: Selina Ehrenzeller, MD123
1 Département de médecine des populations, Harvard Medical School et Harvard Pilgrim Health Care Institute, Boston, Massachusetts
2 Département de médecine, Brigham and Women’s Hospital, Boston, Massachusetts
3 Division des maladies infectieuses et d’épidémiologie hospitalière, Hôpital universitaire de Bâle, Université de Bâle, Bâle, Suisse
Sélection des études : Essais cliniques randomisés menés auprès d’adultes hospitalisés comparant les soins bucco-dentaires quotidiens avec brossage des dents à des régimes sans brossage des dents.
Extraction et synthèse des données: L’extraction des données et les évaluations du risque de biais ont été effectuées en double. Une méta-analyse a été réalisée à l’aide de modèles à effets aléatoires.
Principaux résultats et mesures: Le principal résultat de cette revue systématique et méta-analyse était le HAP. Les critères de jugement secondaires comprenaient la mortalité à l’hôpital et en unité de soins intensifs (USI), la durée de la ventilation mécanique, la durée du séjour en USI et à l’hôpital et l’utilisation d’antibiotiques. Les sous-groupes comprenaient des patients ayant reçu une ventilation mécanique invasive par rapport à ceux qui n’en ont pas reçu, un brossage des dents deux fois par jour ou plus fréquemment, un brossage des dents effectué par des professionnels dentaires par rapport au personnel infirmier général, un brossage des dents électrique ou manuel et des études à risque de biais faible ou élevé.
Résultats : Au total, 15 essais répondaient aux critères d’inclusion, incluant 10 742 patients (2 033 en USI et 8 709 dans des services hors USI ; la taille effective de la population était de 2 786 après réduction de la population pour représenter 1 essai randomisé en cluster chez des patients hors USI). Le brossage des dents était associé à un risque significativement plus faible d’HAP (risque relatif [RR], 0,67 [IC à 95 % : 0,56-0,81]) et de mortalité en soins intensifs (RR, 0,81 [IC à 95 % : 0,69-0,95]). La réduction de l’incidence de la pneumonie était significative pour les patients recevant une ventilation mécanique invasive (RR, 0,68 [IC à 95 %, 0,57-0,82) mais pas pour les patients qui ne recevaient pas de ventilation mécanique invasive (RR, 0,32 [IC à 95 %, 0,05-2,02]) . Le brossage des dents chez les patients en soins intensifs était associé à moins de jours de ventilation mécanique (différence moyenne, −1,24 [IC à 95 %, −2,42 à −0,06] jours) et à une durée de séjour plus courte en soins intensifs (différence moyenne, −1,78 [IC à 95 %). , −2,85 à −0,70] jours). Un brossage deux fois par jour plutôt qu’à intervalles plus fréquents était associé à des estimations d’effets similaires. Les résultats étaient cohérents dans une analyse de sensibilité limitée à 7 études à faible risque de biais (1 367 patients). La durée du séjour à l’hôpital hors soins intensifs et l’utilisation d’antibiotiques n’étaient pas associées au brossage des dents.
Conclusions : Les résultats de cette revue systématique et méta-analyse suggèrent que le brossage des dents quotidien peut être associé à des taux significativement plus faibles d’HAP, en particulier chez les patients recevant une ventilation mécanique, à des taux plus faibles de mortalité en soins intensifs, à une durée de ventilation mécanique plus courte et à une durée de séjour plus courte en soins intensifs. . Des politiques et des programmes encourageant un brossage des dents plus répandu et plus régulier sont justifiés.